Restaurant le Yam Tcha

26 février 2010

Quel buzz autour de ce restaurant ! Impossible de réserver le soir avant 2 mois, et miracle de pouvoir dégotter une table au déjeuner...
Hier, donc, je me retrouve (miraculeusement !) attablé dans la petite sale du Yam Tcha. Jolie déco, entre zen et vieux Paris.
Menu à 30 euros, avec supplément de 15 euros (un peu en vente forcée, je dois dire qu'on ne vous laisse pas trop le choix) accord mets-thés. Bon, c'est le concept du lieu alors on joue le jeu, et je dois dire qu'on n'est pas deçus ! Autant, pour un palais européen comme les nôtres, vraiment goûter l'accord des thés avec les plats, c'est pas gagné, mais la dégustation en elle-même de chaque thé très joliment servis fut une réelle découverte et un véritable plaisir. Et puis quel plaisir d'observer le mari de la chef, manipuler ses inombrables petites thières, disposées devant lui comme des touches de piano ! Notre coup de coeur est allé à un thé Tekunyin (un Oolong) à 15% de fermentation, très délicatement floral, qui vous transporte tout de suite à 9000 km de là, au milieu de la Chine.
En revanche, je suis dubitatif sur leur proposition (assez chère) : accord plat+thé+vin. Sauf génie absolu du mari, cela me parait très difficile à coordonner, la dégustation du thé et de ses subtilités coupant toute envie de boire une boisson plus nerveuse, acide ou alcoolisée (pour ma pat en tout cas).
Quant aux plats, ce ne fut absolument pas une déception.
Petit amuse-bouche délicat : des haricot coco joliments taillés assaisonnés à l'ail et accompagnés de petites pousse ou graines germées de quelquechose : très joli visuellement et joli peps en bouche pour commencer.
Entrée : un bouillon légèrement lié (à la chinoise) avec des minuscule champignons, des crevettes délicieuses (très bonne mache) et une petite algue barbue (ou moustahue je ne sais plus ?) : c'était encore une fois très joliment dressé (naturel et sophistiqué à la fois), et très fin et goutû.
Le plat : un filet de maquereau accompagné d'un riz noir venere. Je dois admettre que je n'ai pas tout de suite flashé à la première bouchée. Ok ça avait un bon goût de maquereau... et puis, je me suis laissé séduire et porter par le plat : l'interaction du riz très bien cuit et assaisonné et des bouchées de maquereau s'est révélée plus que plaisante : c'est sans doute là la qualité d'un chef : faire d'un produit simple un très bon plat tout en conservant les vrais saveurs, mais avec une petite alchimie en plus).
Le dessert : très frais, comme on a envie à la fin d'un déjeuner : composition de mangue, de shisso bien parfumé (je crois...), d'une glace au goût frais et un peu neutre, fraîchement turbinée, et d'une tuile de sucre roux non rafiné. Bonne textures, fraîcheur, croquant, simplicité...
Donc repas réussi. Un chouille cher si on compte l'infusion finale (à la chrisanthème), l'apéro (encore une autre fleur marinée dans du crémant), l'accord thés-plats, etc.
pour revenir au buzz, la serveuse après que je lui ai posé la question m'a affirmé qu'il avait été crée sans attaché de presse, mais à partir d'une critique de François Simon qui était venu déjeuner dès le premier jour.
François, si un jour j'ouvre un resto, tu viendras hein ?????????