Atelier cuisine en milieu scolaire et coup de gueule avant les élections
Cette semaine, j'ai fait une expérience assez intéressante ! L'association "Petits arômes attisés" m'a demandé de donner des ateliers culinaires en mileu scolaire.
Ils ont eu lieu dans l'écoles élémentaire Pierre Brossolette à Noisy-le Sec (banlieue du 93) pour 2 classes de CM1.
Le premier atelier m'a fait un effet bœuf !
Jugez : des élèves hyper motivés, posant des questions très intéressantes avec qui j'ai parlé de génétique des légumes, de sélection de variétés, du bio, des saisons, des circuits courts de distribution, de dressages, de techniques culinaires (pourquoi on ne sale pas trop une sauce avant de la faire réduire, sinon le taux de sel se concentre, etc).
J'ai trouvé leur institutrice tout simplement miraculeuse ! Tenant fermement sa classe. Ne laissant pas les élèves poser des questions sans chercher eux mêmes d'abord la réponse par déduction, analyse... S'intéressant à ce que je pouvais apporter, prenant des notes pour concocter un exercice ultérieur...
Et les élèves... "Mais si Monsieur le manioc ça pousse en France ! Dans les départements d'outremer !" ou "Mais non Monsieur vous n'avez pas dressé dans un carré ! Ca fait pas un angle droit ! (pourtant je me suis appliqué a dresser une petite semoule à base de chou-fleur rappé dans un joli emporte pièce caré, mais ce n'était pas assez précis à leur goût !)
Bref, je suis reparti réjoui, me disant que l'humanité était sauvée, que le niveau ne baissait pas mais montait au contraire, que l'éducation nationale était un super service public, que la vie était belle et que tous ces petits me paieraient un jour une belle retraite... mais patatra... le 2e atelier eu lieu 2 jours plus tard...
Et je fus témoin d'un flagrant-délit d'inégalité en milieu scolaire.
Même école, même niveau, mêmes élèves... mais un groupe terrible... Impossible d'obtenir plus de 2 secondes de silence, même en portant la voix. Les élèves ne posant aucune question, n'ayant aucune capacité de concentration, stressés, bruyant. La cacophonie !
La cause : évidente. Une instite en congé maternité mal remplacée par une successions d'intérimaires de l'éducation nationale, un pour le lundi, un pour les jours impairs, etc
Bref, des élèves pas tenus. Et sûrement une année scolaire sacrifiée pour eux.
Leur institutrice du jour, qui devait avoir reçu la classe le jour même était déjà démissionnaire, les yeux dans le vague, ne pouvant même pas s'intéresser elle-même à l'atelier (alors les élèves ?!...)
Alors vous me voyez venir ! Je vais faire un petit appel au futur dirigeant... Je viens d'avoir la démonstration qu'il faut absolument des instites et profs bien formés et en quantité suffisante ! C'est trop important !
Quand je vois le résultat fantastique qu'a obtenu cette excellente institutrice, je suis profondément triste à l'idée que tous les élèves ne puissent avoir la chance d'avoir des professeurs équivalents. Et cela n'a rien a voir avec les parents, les origines sociales ou quoi que ce soit, puisque ces 2 classes avaient exactement le même profil socio-culturel...