Relae (suite)

Bon, mon expérience Noma extraordinaire m'a réouvert les chakras ! Alors je reviens sur ma petit colère après mon repas chez Relae. Ce restaurant m'avait été chaudement recommandé par la précieuse Stéphanie Biteau. Précieuse (entre autres qualités !) par sa plume qui transcende ses expériences gastronomiques et précieuse par ses amours viscérales des équipes de restauration qui rencontrent son chemin. Donc, rien que pour elle, et aussi par honnêteté intellectuelle je me dois de vous donner tout de même un contrepoint sur mon expérience Relae. L'accueil : calqué sur celui du Noma, c'est une sorte de mini révolution du service en restauration. Très amical et décontracté et surtout : les plats sont apportés au client par l'équipe entière de restauration : salle et cuisine. Ainsi, le chef qui a cuisiné le plat peut vous l'apporter en personne si le timing le permet. je trouve cette idée géniale et je pense que cela implique énormément le cuisinier qui ne traville plus juste pour "envoyer" des assiettes mais pour "doner du plaisir" à un client. Enorme révolution je peux vous le dire ! Malheureusement ce garde fou n'a pas suffit à empécher ce fameux plat de concombre. D'ailleurs j'en ai parlé à notre serveur (chef de rang ? Maitre d'hôtel ? On ne sait plus trop quel terme choisir pour ce genre d'établissement) qui n'a pas tellement défendu le plat et a acquiessé sur sa "flatitude"... Alors pourquoi est-il à la carte ? Et depuis un moment je crois ? Bon, je m'égare, je voulais dire le positif ! Alors le pain : un pure délice, jamais mangé un pain aussi bon dans un restaurant (même au Noma le lendemain !). Presque caramélisé, fumé... un pure délice ! Et je pèse mes mots car je trouve que dans les grandes maisons, le pain est rarement à la hauteur car souvent servi en version individuelle qui ne lui permet pas je trouve de bien s'exprimer. Ensuite : j'ai beaucoup aimé le principe du petit tiroir individuel où l'on trouve son menu puis une flopée de couverts afin d'en changer à sa guise tout au long du repas ! Après... bon il y a bien eu un ou deux plats intéressants : celui que je retiendrai : le plat de navet, cerfeuil et raifort. Ce que j'ai trouvé vraiment fortiche, c'est que le cerfeuil jouait hyper bien sa partition entre un navet croquant et bien travaillé, assaisonné et la puissance du raifort. Tenu comme satisfaction vous allez me dire ? Non, vraiment pas : j'ai VRAIMENT aimé ce plat et été interloqué de découvrir le cerfeuil de cette façon ! Ce n'est pas rien ! Après j'ai découvert un superbe fromage danois : le Lykkebjerg. Ultra puissant, quasi piquant, j'ai adoré ! Une vraie émotion qui fait encore écho à ma découverte hier au Noma du Skyr, fromage islandais dont je suis tombé amoureux en une seule bouchée (mais là, c'était de la fraicheur lactée absolue). Dernier point positif : la petite friandise de fin : une sorte de pate de betterave ultra bien faite : exactement entre une pâte de fruit et un pickle : autant dire que mes papilles ont adoré !
J'oubliais le dessert : honnêtement il était raté (d'ailleurs autour de moi, tous les clients faisaient un peu la cheutron en le dégustant)... mais il était raté... honnêtement !!! C'est à dire qu'il y avait un vrai parti pris à associer des chanterelles et de la pomme et essayer de les faire communier ! Cela a presque marché avec moi : la première bouchée oui, puis pshitt... plus grand chose... Là, j'ai regretté un Régis Marcon qui aurait surement trouvé la solution pour ce plat !

Alors voilà... j'ai rattrapé le coup (hein Stéphanie ???) mais cela ne suffit pas à me redonner envie de retenter cet établissement. Malheureusement le métier de la restauration est extrêmement ingrat, et bien qu'il ne faudrait pas juger une maison sur une seule fois, elle se doit de jouer la régularité avec quasi sans faute... Pas facile...